La formation « Dis-Sème » pour positionner des référents, des manageurs culturels dans l’institution

Le contexte 

Le projet culturel pour le secteur associatif est un puissant facteur de décloisonnement entre métiers, services et établissements. Dans un contexte les logiques gestionnaires tendent à réduire les finalités à des concepts désincarnés, le projet culturel convoque le symbolique, créent des liens durables entre personnes accueillies, professionnels et administrateurs. Telle une œuvre, le projet culturel incarne les valeurs associatives et crée un bien commun les singularités se rassemblent.

L’art et le travail socio-éducatif sont liés

  • Tout comme l’artiste, le professionnel du champ social et éducatif travaille en tenant compte de ses émotions et de sa sensibilité. Tous deux autorisent une approche globale des processus créatifs, car ils ne s’adressent pas seulement à l’intellect et au jugement, mais également au corps, vecteur de communication non verbale.
  • Tout projet culturel dans un contexte éducatif et social travaille la communication. En effet, l’art, pour peu qu’on le pense avec rigueur et qu’on l’utilise à bon escient, est ce médium qui permet de sortir du conditionnement linguistique. Il est cet “autre” langage, langage analogique, langage du sensible qui permet à chacun de puiser dans ses ressources propres une vérité singulière qui ne s’opposant pas à la vérité de l’autre, contribue à la créativité collective. L’art est le langage de la communication et du projet parce qu’il interroge les finalités.

Notre formation vise à penser le projet culturel comme un travail de la communication: pour cela, nous nous appuyons sur le langage de l’art (chorégraphique, plastique) pour penser le projet culturel comme une dynamique et non seulement comme un programme.

L’art est vecteur de socialisation et d’accompagnement

L’art est souvent le moteur de la créativité dans les équipes, car il est le moyen d’affirmer des valeurs professionnelles. Certains professionnels pratiquent eux-mêmes une activité artistique ou fréquentent des lieux culturels. Mais dans leur grande majorité, ils ne font pas le lien entre l’art et leurs pratiques professionnelles. Ce point est fondamental: le projet culturel est systémique. Il accompagne tout autant les accueillis vers l’art que les professionnels à inclure l’art dans leurs pratiques individuelles et collectives.

Notre formation inclut un atelier artistique et des médiations pour que le professionnel visualise les processus à l’œuvre pour mieux les inclure dans sa démarche de projet.

Les objectifs de la formation

Notre formation Dis-sème de six journées a pour objectif général de penser le projet culturel comme un système qui s’invite dans la pratique professionnelle, se dissémine dans l’institution et se pollinise dans le réseau.

Notre formation Dis-sème a pour objectifs pédagogiques de:

  • Penser son positionnement de référent culturel dans l’institution en le reliant aux visées du projet de l’institution.
  • Savoir formuler une démarche et être capable d’associer les équipes, le management, la gouvernance, des partenaires culturels pour co-construire un projet durable.
  • Construire un projet culturel à dimension systémique à partir d’une méthodologie incluant la régulation, l’accompagnement et l’évaluation.

Le public

  • La formation Dis-sème” s’adresse à tout professionnel positionné par l’institution pour l’accompagner à se doter d’un projet culturel. Elle vise des fonctions de coordination, de management, de personne ressource.
  • Elle s’adresse au secteur de la toute petite enfance, du social, du handicap et plus généralement du médico-social. Elle accueille des artistes et des professionnels de la culture soucieux d’articuler les visées artistiques avec les visées des professionnels intervenant dans le champ de l’humain.

Le programme

Module 1: Projet culturel et territoires de l’art

  • Auto-diagnostic de la place de la culture et des arts au sein de son institution et création de la cartographie de son territoire de l’art.
  • Qu’est-ce qui définit un projet culturel, un projet artistique incluant les professionnels et les usagers? Quels sont les enjeux, les objectifs, les intentions?
  • Reformulations: une mise en texte pour articuler les concepts et les pratiques, une mise en situation pour visualiser la dynamique, une mise en lien pour relier les cartographies et dessiner un paysage global.
  • Apports théoriques sur les fondements d’un projet à dimension systémique; critères et des indicateurs d’un projet culturel incluant la relation entre professionnels et personnes accueillies.
  • Les champs à explorer, les terrains fertiles à cultiver, les articulations prometteuses.
  • Pour chaque stagiaire, formulation d’objectifs du projet culturel
  • D’ici la prochaine journée, chacune et chacun est invité(e) à restituer les contours du projet au management, vers l’équipe.
  • À l’issue de ce premier module, une séquence d’évaluation située: “la formation est vue comme une métaphore d’un projet culturel: un ressenti, un acquis, un questionnement à l’issue de ces deux journées”.

Durée: 2 journées en continu

Module 2: Projet culturel et communication

  • Nous invitons un(e) chorégraphe pour animer un atelier sur le thème: “la danse, l’art de communiquer”. L’objectif est de ressentir le travail du corps au centre de la relation. À l’issue de ce travail, une forme chorégraphique traduira les visées d’un projet culturel.
  • Débriefing:
    • Les processus dynamiques de la danse transposables à la conduite d’un projet culturel.
    • La danse, une mise en mouvement de la communication.
  • Pour chacun, reformulation de la démarche de leur projet culturel.
  • Evaluation: comment votre métier dialogue-t-il avec la danse pour mettre en mouvement le projet culturel?

Durée: 1 journée

Module 3: Projet culturel, médiation et accompagnement

  • Nous proposons une journée dans un lieu d’art contemporain incluant une co-animation avec son équipe afin d’identifier les processus de la médiation.
  • À l’issue de ce temps d’immersion, le groupe élabore des propositions de médiation à destination des équipes: des outils s’élaborent, des parcours sont proposés, des rencontres atypiques sont encouragées.
  • En reliant ces outils, en articulant les parcours:
    • Chaque stagiaire formule le volet “médiation” de son projet et formule le volet “accompagnement” vu par la médiation.
    • Le groupe formule le projet global de médiation à destination des partenaires culturels du département.
  • Une séquence d’évaluation située est proposée: comment votre métier est-il aujourd’hui   une médiation entre votre association et le milieu de l’art?

Durée: 1 journée

Module 4: Projet « Dis-Sème » et mise en réseau

  • Le projet Dis-Sème de chaque stagiaire est exposé. Chacun évalue le développement des processus du projet depuis le début de la formation. Ainsi, nous incluons la pratique de l’évaluation et de la régulation comme processus du projet. Nous écoutons les terrains fertiles de chacun, l’art et le travail socio-éducatif    s’articulent.
  • Nous formulons un modèle relationnel basé sur la rencontre entre l’art vivant et les enjeux de l’accès à l’art pour les équipes et les personnes accueillies. Nous posons le cadre d’animation et de pilotage qui permet à chaque projet de se déployer dans le temps et dans l’espace.
  • Le groupe propose une mise en réseau des projets pour penser l’après-formation. Celle-ci pouvant donner lieu à un événement commun, une création commune, des partenariats croisés. L’enjeu visant la dissémination des processus générés par la formation.
  • Lors de la dernière journée de formation, le groupe accueille des professionnels, invités comme personnes ressources dont le positionnement facilite le décloisonnement des projets entre institutions pour développer des interactions à haute valeur ajoutée:
    • Les fonctions de direction des associations ainsi que des manageurs du réseau de “la nouvelle vague créative et artistique de la toute petite enfance”.
    • Des artistes intervenant dans le champ socio-éducatif: Brigitte Cirla (chanteuse et comédienne), Elodie Moirenc (artiste plasticienne) , Christine Fricker (chorégraphe).
  • Au cours de cette journée, les différents projets sont présentés. À l’issue des présentations, nous formulons un modèle de développement d’articulations innovantes et créatives.

Durée: 1 journée + 1 journée

Les modalités

  • Formation de six journées. La plaquette est à télécharger ici.
  • Lieux: La Friche Belle de Mai à Marseille et métropole de Marseille.
  • Intervenants: Pascal Bély, équipe de médiation et artiste associé au cabinet TRIGONE.
  • Dates: nous contacter
  • Tarif: nous contacter: